Actualité de l’Anarcho-syndicalisme

[ Imprimer cet article ] [ Envoyer cet article ] [ Nous ecrire ]



Il n’y a pas de soumission sans terreur ! Retour partiel sur l’Etat.

lundi 13 février 2006

Les récents évènements des révoltes de banlieue ont rendu encore plus visible le rôle de l’Etat et sa capacité à défendre la domination. Ainsi de la nouvelle Orléans aux émeutes des banlieues françaises, nous voyons comment un pouvoir, face à une crise sociale importante et à son émergence, tire sur les plus démunis ou instaure un état d’urgence afin de faire rentrer dans le rang une partie de la population qui s’insurge.

Pour nous, anarchistes, cette violence légale ne nous surprend pas car depuis le XIX siècle nous analysons et dénonçons ce pouvoir étatique et affirmons que notre rôle premier en tant que révolutionnaires est de détruire l’Etat, afin de garantir la libre autonomie des individus et leur liberté.

L’Etat moderne a accompagné l’extension du capitalisme et cogère encore aujourd’hui la domination avec ce dernier. Ne nous y trompons pas, ce pouvoir étatique est d’ordre social et politique mais aussi d’ordre économique, car chaque Etat, soucieux de sa propre expansion, favorise un développement économique (financement de la recherche technologique, de la science, de l’agroalimentaire, de la technologie militaire et civile...).

En période de « crise », c’est à dire de mutation du capitalisme et de la domination en général, l’Etat, loin de disparaître comme le prophétisent depuis 10 ans les sociaux démocrates de tout poil, joue son propre rôle et vient garantir la « paix sociale » en se posant plus fortement encore comme “garant de la vie” [1]. Par les symboles il recherche la plus large adhésion des populations. Abstraction dévorante, il est aussi une réalité, une forme concrète de la classe possédante et gouvernante. De tout temps une classe privilégiée s’est intéressée à son existence. L’Etat, pendant les différentes phases de son action, doit dissimuler au mieux qu’il n’agit pas dans l’intérêt des sociétés humaines. Cette « paix sociale » se fait donc au profit de ceux qui détiennent la propriété : propriété économique, sociale et politique.

Aujourd’hui un formidable outil de contrôle social aidé par la technologie se développe : Internet, fichage informatique, regroupement et recoupement de données, vidéo.... Une « philosophie » déjà ancienne mais qui réapparaît avec force, stigmatise chacun et chacune, dans le but de conserver ou d’accéder à plus de pouvoir. Cette pensée prétend que la vie et les êtres humains sont et doivent être hiérarchisés, en un mot qu’il y a des perdants et des gagnants, des dominés et des dominants, des exploités et des exploiteurs et que cet « ordre naturel » des choses pourrait seul garantir la liberté et le développement des sociétés.

Or l’Etat, comme principe d’autorité, s’inscrit pleinement dans cette « pensée ». Il organise le contrôle, le favorise, l’encourage et ne serait-ce que par l’éducation, prépare les individus et des générations entières à cette pensée autoritaire. Sa justice se développe par les lois, il s’immisce dans tout le tissu social cherchant à absorber ou détruire les organisations humaines spontanées et autonomes. Il doit aussi maintenir la croyance en sa prétendue capacité à organiser les choses, les gens et donc à les sauver. Il s’institue alors comme Maître : maître de la gestion, du discours. Tout lui est bon pour asseoir son pouvoir : sciences (des mathématiques à la pédagogie), technologie industrielle (de l’agroalimentaire aux nanotechnologies), bureaucratie (du contrôle des chômeurs à l’enfermement et l’emprisonnement), centralisation... ! et parfois la guerre, tout comme récemment le gouvernement américain.

Là où se constitue un pouvoir, il y a soumission des individus au profit de certains mais aussi violence contre ceux qui sont soumis. Car l’Etat, tout comme le capitalisme, rêve d’homogénéité, d’unité donc du contraire de ce qui fait qu’un humain est libre et lui- même. Son principal souci est de tuer dans l’œuf tout désir d’autonomie des individus, d’autogestion de la vie, d’émancipation et d’entr’aide, principe d’entr’aide bien supérieur pour chacun et chacune que la compétition, les rapports d’autorité et de domination.

L’Etat et surtout son principe d’autorité ont précédé le pouvoir économique. L’homme peut se satisfaire d’un pouvoir « immatériel » (les religieux par exemple), et s’en contenter.. et ce désir de pouvoir traverse toutes les civilisations. C’est à dire que la lutte contre l’exploitation économique, certes nécessaire, ne suffit pas à nous émanciper. La lutte contre l’autorité et la domination doit être construite et développée.

Tiré de Espoir n°3


[1] l’Etat souhaite organiser la vie de chacun (éducation, travail, famille, sécurité...), il impose ses propres conceptions et les fait accepter par le plus grand nombre ! Par exemple aujourd’hui la notion de "sécurité" qui en fait stygmatise les plus démunis !


CNT-AIT



-  Contacter des militants anarcho-syndicalistes
-  http://cnt-ait.info est le site d’actualité de l’Anarcho-syndicalisme.
-  La reproduction et la diffusion de l’Actualité de l’Anarcho-syndicalisme sont encouragées

  Présentation
  Contacts
Déplier Abstention et résistances populaires
Déplier Dossiers
  ESPOIR (Bulletin du SIPN)
  FACE A LA CRISE
Déplier International
Déplier Luttes : actualité, bilans, archives
  LUTTES DANS LES QUARTIERS POPULAIRES
  Publications
  RESISTANCE POPULAIRE
  SOLIDARITE
Déplier Stratégie
  Sur la Toile
Déplier Syndicalisme ?
Déplier TRAVAILLER PLUS ? POUR QUOI ? PRODUIRE ? COMMENT ?
  YVELINES ROUGE ET NOIR

LISTE DE DIFFUSION
      S'ABONNER
     Votre adresse électronique :
     
     
     Un message de confirmation vous sera demandé par courrier électronique.
      Gérer son abonnement.
     Votre adresse d'abonné :
     
     
      CONSULTER LES ARCHIVES

[ Plan du site ] [ Haut ]
Traduction(s):

[ Haut ]

L'Actualité de l'Anarcho-syndicalisme sur votre site : backend.php3.
Site developpé avec SPIP, un programme Open Source écrit en PHP sous licence GNU/GPL.