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lundi 14 janvier 2002

L’AIT dans le mouvement contre la guerre dans les Balkans

Après 3 mois de bombardements, le conflit au Kosovo rentre dans une nouvelle phase, terrestre cette fois. L’OTAN vient d’inventer le concept du "soldat de la paix", armé jusqu’aux dents,qui va enseigner la démocratie blindée tant aux Serbes qu’aux Albanais.

Avec ce 4 page, nous aimerions faire le point sur les actions de différentes sections de l’AIT contre la guerre. En ce qui concerne la section française, vous pouvez vous reporter à notre journal, Le Combat Syndicaliste.

L’implication des sections a été différente selon les situations locales et la capacité organisationnelle des structures. La section américaine a ainsi participé à des rassemblement et des meetings. Nos compagnons allemands ont fait un vaste travail de diffusion de l’information par Internet ou en diffusant des tracts en serbe pour ceux immigrés en Allemagne. En Espagne, la présence de bases militaires de l’OTAN a donné un aspect plus concret à la lutte. Mais c’est en Italie que le mouvement anti-guerre en général, et l’implication des anarcho-syndicalistes en particulier a eu le plus de développement.

Enfin, nous construisons le futur. Des contacts ont été établis avec des libertaires et des anarcho-syndicalistes de différentes républiques des Balkans.

D’un point de vue militant, il nous semble que nous pouvons déjà tirer deux enseignements de ces mouvements :

Tout d’abord, la proclamation puis la réalisation d’une grève générale dans toute l’Italie le 14 avril montre à tous les travailleurs qu’une section de l’AIT est capable de lutter contre la guerre, toute seule s’il le faut.

Le fait d’avoir été l’unique organisation syndicale a avoir organisé cette première grève nationale marque la continuité de nos compagnons italiens avec le glorieux passé de lutte et de résistance de l’USI. C’est cette fidélité aux valeurs de l’anarcho-syndicalisme qui fait la dignité de nos sections et de notre Internationale. Mais au delà de l’auto-satisfaction légitime, ce que nous indique ce mouvement, c’est que quand les anarcho-syndicalistes ne renient ni leurs idées ni leurs principes, quand ils ne cherchent pas l’alliance avec le gratin politico-syndical au prix de compromissions mesquines, ils sont rejoints tôt ou tard par les travailleurs, et même par d’autres organisations soucieuses de ne pas rester à la marge. (En effet, après le succès de la grève du 14 avril, les syndicats dits alternatifs ont volé au devant de la victoire en se joignant à l’USI AIT pour lancer l’appel à une nouvelle grève générale le 13 mai, grève qui a rassemblée 100 000 personnes dans la rue ! Pour une fois, la mythique "unité" se fait sur NOS bases !)

Enfin, il est intéressant de remarquer que les sections de l’AIT qui se sont manifestées sur la question du conflit du Kosovo ont toutes développé des analyses et des prises de positions similaires, sans qu’aucun bureau central ne vienne leur dicter la ligne commune à tenir.

Cela montre à la fois l’unité de l’anarcho-syndicalisme par delà les différences d’approche et de cultures militantes ; et en même temps cela dénote la cohérence de notre grille de lecture pour décrypter le monde et proposer des solutions (au moins si nous somme fous, le sommes nous tous ensemble !).

L’AIT, à l’image des sections qui la compose et face à l’ampleur de nos ambitions (changer le monde, rien de moins !), n’est encore qu’une organisation modeste. Mais il faut bien reconnaître qu’à l’aube du XXIème siècle, l’implication de ses sections dans le mouvement contre la guerre est un signe de plus de la vitalité de notre Internationale !

Un militant de la CNT AIT

(extrait d’AIT infos, 4 page réalisé et diffusé par le syndicat d’Auxerre)

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