vendredi
23 janvier 2004
Le projet gouvernemental “Hôpital 2007” (année d’élections présidentielles) n’est, ni plus ni moins, que l’une des applications française des accords mondialisés du commerce et des services (AGCS) au sein desquels la france s’est engagée à l’époque de la dernière cohabitation, et dont l’équipe gouvernementale actuelle, boite de communication et exécutif du MEDEF, entend désormais tirer profit.
Ces AGCS prévoient la soumission de tous les services publics, y compris l’éducation et la santé, aux aléas “rationalisés” du marché capitaliste. La fin pour la santé d’une accessibilité à des soins de qualité pour tous, sans distinction de fortune. Accessibilité déjà mise à mal par les différentes politiques menées depuis 20 ans. Une politique qui prévoie par ailleurs de brader la sécurité sociale sur l’autel du profit des assurances privées et des laboratoires pharmaceutiques les plus en vue.
Le projet hôpital 2007 semble bien parti pour ses promoteurs : accessible dés le printemps 2003, il fût présenté à la rentrée comme un recours salvateur post-caniculaire dans le style “plus jamais ça !” lors de la conférence de presse du Ministre JF Mattéi, destiné à le dédouaner tout en désengageant l’Etat de ses responsabilités en matière de destruction des moyens qui auraient pu faire chuter cette surmortalité. Objectif communicationnel atteint, puisque les médias dans leur ensemble, qui n’oublient jamais de lécher la main qui les nourrit, citèrent favorablement, sans en dévoiler les arcanes, ce projet “hôpital 2007” comme un sauvetage de la santé publique.
L’opinion et donc le gouvernement étaient rassurés ! Pourtant il s’agit, non pas d’une solution aux problèmes que dénoncent depuis des années l’ensemble des personnels confrontés au quotidien à l’augmentation irrésistible de la misère et des besoins de soins : formations de qualité et en nombre, titularisation, augmentation des moyens en termes de plateau techniques, de lits etc, mais d’un bouleversement complet des structures de la santé y compris de celles qui ont fait leurs preuves en matière d’utilité publique.
La logique est technocratique et libérale : détruire l’un des derniers sanctuaires antimisère qui empêche l’avènement d’un marché sélectif. Les fragiles, les exclus, les moins fortunés seront soignés de façon précaire pour qu’ils meurent plus vite et que la peur de leur condition créée artificiellement motive les autres. Qu’importe que des droits d’accés aux soins soient écrits pour les plus nécessiteux, car leur application formelle sera rendu impossible par la destruction de l’outil de soins pour tous. Le projet hôpital 2007 ne commence que progressivement à être connu, et déjà les différents syndicats généraux ou corporatistes, cogestionnaires depuis des années de la dégradation de l’outil de soin, s’y opposent, mais derrière une unité de façade, le projet n’est pas refusé globalement, car chacun espère négocier des améliorations particulières.
Le gouvernement est très fort à ce jeu de division, mais gageons qu’il ne lâchera rien sur l’essentiel. A moins que l’ensemble des personnels de toutes professions, si l’information leur parvient, rejoints par des usagers concernés, parviennent à dépasser l’unité syndicale de façade et s’organisent concrètement pour faire échec au projet... La partie est loin d’être gagnée.
Syndicat des Travailleurs, Chômeurs, Précaires de Paris. BP 352 75526 Paris cedex 11
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