Actualité de l’Anarcho-syndicalisme

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Vous l’avez pas vu, vous l’avez pas lu

vendredi 2 mars 2007

Certes, vous auriez pu, car ça y était, dans "le journal". C’est d’ailleurs là que nous les avons trouvées ces informations. Mais vous ne les avez pas vu. Vous avez des excuses : il vous faudrait lire "Le Progrès", "L’Yonne Républicaine" et "Le Petit journal du Lot-et-Garonne" ou quelques équivalents locaux. Dans la presse nationale, à la télé, dans les radios, silence. Pas ou peu d’information (un peu pour le sous-préfet,...), encore moins d’analyse. Rien qui soit à la hauteur de l’importance du sujet. Pourtant, ces informations, après Outreau, après les multiples bavures policières ou judiciaires ont de quoi faire frémir : oui, on peut allers direct en prison à la suite des mensonges les plus éhontés de policiers assermentés agissant en bande, oui, on peut se faire détrousser dans un commissariat, oui, l’application de la loi n’est manifestement pas la même pour tous.

POLICE : faux et usage de faux

Le 30 avril dernier, au cours d’une manifestation festive contre toutes les frontières, une jeune fille de 19 ans, Virginie, est arrêtée place des Terreaux (Lyon). Lors de son interpellation, Virginie est frappée et surtout paralysée par une décharge électrique aussi puissante que douloureuse : la police vient d’essayer sur elle le pistolet électrique "Taser", une arme de torture, sorte de gégène portable qui paralyse la victime (et qui peut même la tuer, comme le démontre l’usage de cette arme aux USA). Là ne s’arrête pas son calvaire : des agents de la BAC (brigade anti-criminalité) accusent Virginie de rébellion, tentative de vol d’une arme de service et incitation à la rébellion. Rien que ça. Mise illico en détention provisoire, elle est embastillée pendant 22 jours. Mais au procès, patatras : des photos et films amateurs démontrent que le accusations portées par les policiers sont de purs mensonges. Les deux policiers accusateurs et leurs trois témoins, tous membres de la fameuse BAC, n’ont pu que s’empêtrer à la barre. Tellement lamentablement que le Procureur de la République a du rappeler à l’ordre un des flics : "Vous mentez au tribunal, votre déposition n’est destinée qu’à faire coller votre témoignage avec les photos !" Les policiers continuant de nier l’évidence, c’est le Président du tribunal qui a du souligner la gravité de la situation : "Vous vous rendez compte que vous avez fait deux faux procès-verbaux ?". Non. Pour toute réponse, un des flics accusateurs -devenu de fait accusé- n’a rien trouvé d’autre à dire que : "Je n’ai pas menti car j’ai prêté serment". Une garantie, en effet.

Devant tant de preuves matérielles du mensonge et d’incohérences policières, le tribunal a présenté ses sincères regrets à Virginie qui est sortie libre. Dans son réquisitoire, le Procureur s’est même interrogé : "Que se serait-il passé s’il n’y avait pas eu les photo et la vidéo ?". La réponse, cher Procureur, est facile à trouver : Virginie aurait été lourdement condamnée, au pénal comme au civil, comme tant d’autres l’ont été et le sont au quotidien sur de simples déclarations de policiers. Tous assermentés, bien sûr.

L’affaire reste à suivre : l’avocat des policiers aurait décidé de faire appel (sur le plan civil). Peut-être a-t-il simplement envie de revoir les films. Il paraît en effet que les images sont frappantes. Quand à Virginie, elle envisage de porter plainte contre ses tortionnaires pour violences illégitimes et fausses dépositions par agent assermenté. On attend.

POLICE : Le voleur était du commissariat.

Interpellé violemment, alors qu’il n’avait rien fait -et accusé néanmoins de violences, rébellion, outrage, bref, la batterie habituelle- un quidam d’Agen est conduit au commissariat, pour une longue garde à vue. A la sortie, il constate qu’il lui manque 50 euros. Sachant bien qu’il n’avait pas fait ses courses dans le commissariat, étant bien sûr de ne pas les avoir perdu, il a voulu aussitôt déposer plainte pour vol. Bien entendu, la police a refusé. Pourquoi ? Ne voulant pas en rester là, notre agenais est allé jusqu’au tribunal. Entre temps, le policier, qui avait recommencé sur un autre "client", a été confondu par sa hiérarchie. Comme l’a exprimé l’avocat du plaignant "Jusqu’aux faits, j’avais la naïveté de croire qu’on était en état de sécurité dans un commissariat". Détrompez-vous, cher Maître, détrompez-vous !

A noter que, ce policier était très bien noté, ce que son avocat n’a pas manqué de relever : "...il ne faut pas oublier que s’était un excellent policier, solide et valeureux". Si même les "excellents" policiers vous font les poches, c’est effectivement rassurant.

POLICE : pas de controle pour le sous-prefet

En Moselle, c’est un sous-préfet (haut fonctionnaire du ministère de la police) qui a refusé de "souffler dans le ballon". Au cours d’un on ne peut plus banal contrôle routier, cet usager de la route a envoyé promener le gendarme qui voulait le soumettre au test d’alcoolémie. S’il vous prend un jour de faire la même chose, voici ce qui vous attend pour ce délit : jusqu’à deux ans de prison et 4 500 euros d’amende, le tout assorti d’une suspension de permis et d’un travail d’intérêt général. De plus, habituellement, le gendarme ou le policier contrôleur considèrent qu’un refus est un "outrage". Outre la condamnation supplémentaire qu’il encourt (l’outrage le plus simple rapporte de 300 à 500 euros à la "victime"), le coupable passe alors en comparution immédiate. Ça, c’est si c’est vous ou moi. Le sous-préfet a simplement été entendu par le Procureur de la république qui lui a fait un simple ... rappel à la loi. Pourquoi, un sous-préfet n’est pas censé la connaître ?


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