mercredi
4 avril 2007
La définition la plus courante de la Démocratie est « le gouvernement du Peuple », ou encore le « Pouvoir au peuple ». Mais ces définitions éludent la question de la parole et des choix de chaque individu. Démocratie parlementaire : Comment tout un peuple peut il être représenté par un gouvernement ? Cela est impossible ! Le gouvernement, élu, ne représente qu’une forme de majorité et parfois une minorité si l’on tient compte des abstentionnistes. Le gouvernement, lui-même, ne représente qu’une majorité de la soi disant majorité qui s’est exprimée par le vote et la délégation. Il ne représente alors que les intérêts d’une minorité, qui elle-même, le plus fréquemment ne s’est pas exprimée sur des choix précis et clairs en termes sociaux et économiques mais sur un programme vague et démagogue, collant à quelques sujets mis en avant dans les médias. Les électeurs voient donc leurs choix et leurs idées reléguées au second plan. De toute façon on ne leur demande pas leur avis : il n’y a pas d’expression et de débats. Le pouvoir au peuple n’est donc qu’une image, un symbole permettant à une minorité au pouvoir de consolider ses privilèges. En déléguant son pouvoir chaque individu le perd.
Certains groupes politiques, notamment, les communistes (PCF) et les socialistes du PS, apeurés par le virage très droitier de la société et par la désaffection des votants, se sont tournés vers la Démocratie Participative (et évoquent parfois, pour les plus à Gauche, la Démocratie Directe). La Démocratie Participative est basée, comme la démocratie parlementaire, sur l’élection de représentants, ce qui ne change pas de la démocratie représentative, toutefois par souci de « démocratie » et pour faire croire que le peuple a la parole, sont mis en place des lieux (au niveau des communes par exemple) et des modalités de consultation du peuple : participation de certains « administrés » au conseil municipal, consultation par référendum... recueil des avis dans le cadre de projets (construction d’infrastructures par exemple) ! Mais, sur le fond, la démocratie participative conforte le pouvoir tout en donnant un vernis neuf au système : nous sommes parfois « consultés » mais nous ne choisissons pas.
La 3ème forme de démocratie est la Démocratie Directe, proposée aussi par certains anarchistes et, qui n’est en fait alors qu’une version de la libre association, du fédéralisme, des conseils de travailleurs et des communes libres. Cependant cette « démocratie directe » ne suffit pas à définir ce que nous voulons, un système autoritaire peut fonctionner en démocratie directe, certains groupes citoyennistes s’y réfèrent et ne remettent pas en cause l’exploitation et l’État. Ce terme est ambiguë, car la question du type d’organisation de la prise de décision, si elle est importante, n’est pas la seule. On peut imaginer, une assemblée fonctionnant en démocratie directe prendre des décisions agressives envers d’autres groupes ou associations d’individus. Certains pays, la Suisse par exemple, laisse en partie une démocratie directe fonctionner.
L’anarchisme s’est toujours démarqué de la Démocratie (qui renvoie généralement à une perte de pouvoir puisqu’il y a délégation) et a proposé la liberté de s’associer, la prise de décision en assemblée et le mandatement impératif : les mandatés doivent ne porter que les décisions pour lesquelles ils sont mandatés et rendre compte devant l’assemblée. Le mandaté n’est pas désigné pour une durée mais pour une action et peut être révoqué à tout moment par l’assemblée. Que ce soit en Espagne, en Amérique Latine, ou avec les soviets en 1905 et 1917, la libre association des consommateurs (avec comme base la commune au sens large du terme) et des producteurs, c’est à dire poussée plus loin le fédéralisme. Aussi, je pense qu’il est plus important d’éviter ce terme de démocratie directe. Des actions et réflexions autour du fédéralisme anarchiste (libertaire) qui s’appuie sur la solidarité et l’entraide, le refus de la domination et de l’exploitation (notamment de l’État), et met en avant la liberté de tous et toutes, peuvent être menées.
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