Actualité de l’Anarcho-syndicalisme

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Solidarité avec les ouvriers d’Ozarow !

Środa 4 grudnia 2002

Ozarow est une petite ville à côté de Varsovie, connue pour son usine de câbles, et depuis quelques jours ses émeutes continuelles. Les ouvriers de l’usine était en grève et occupaient leur usine qui a été fermé par le capitaliste Boguslaw Ciupal, propriétaire de deux usines similaires en Pologne. Cipupal a acheté l’usine d’Ozarow et au nom d’un « manque de marché » a décidé de la fermer, malgré les promesses qu’il avait tenues lorsqu’il l’avait achetée. Par ce moyen, il compte augmenter les profits qu’il tire des deux autres usines. Mais les ouvriers de l’usine d’Ozarow ont d’autres projets. Ils n’ont pas voulu des quelques emplois proposés par Tele-Fonika (la compagnie de Ciupal). Le 26 novembre, après 219 jours d’occupation et de négociations avec la direction et le gouvernement, plusieurs bus remplis de vigiles de la compagnie Impel Security sont arrivés pendant la nuit et ont attaqué les ouvriers en lutte, et, après quelques minutes d’intense résistance, ils ont réussit à chasser les ouvriers de l’usine. Plusieurs personnes ont été blessés et ont dû être hospitalisés. Les vigiles étaient saouls et extrêmement brutaux : une vieille femme a été aspergée de gaz lacrymogène et tous ceux qui se trouvaient dans les parages ont été tabassés. Les flics regardaient la scène et ne sont entrés en action que lorsque des ouvriers ont riposté et attaqué des vigiles. Quelques ouvriers ont alors été arrêtés (vous pouvez voir des images sur le site http://www.fko.prv.pl/ en cliquant sur « galeria »). La protestation ouvrière n’a pas cessé pour autant : des travailleurs ont bloqué la route principale et il y a eu quelques affrontements avec la police. La compagnie Tele-Fonika a voulu déménager les stocks et le matériel de l’usine en y envoyant des camions, et les ouvriers ont tenté de les bloquer, mais ils en ont été empêché par la présence de 600 à 700 flics anti-émeute armés d’un canon à eau. Les flics, en effet, ont attaqué les ouvriers qui bloquaient la route et en ont arrêté plusieurs. Les jours suivants, les ouvriers en lutte ont été rejoints par des anarchistes venant de tout le pays. Les ouvriers ont apprécié notre solidarité et nous avons tous bénéficié de leur hospitalité. Très vite, nous avons commencé à harceler les vigiles de façon plus organisé si bien qu’ils se sont trouvé dans un état de siège permanent, et ils devaient se protéger derrière des barricades dans l’usine pour faire face à nos attaques. Chaque jour et chaque nuit, ils étaient attaqué par des blacks blocs, des ouvriers et des petits groupes de supporters locaux de l’équipe de foot (qui sont depuis pour la plupart devenus anarchistes) armés de feux d’artifice, de bombes fumigènes, de cocktails molotov, de cailloux ou de projectiles métalliques envoyés à coup de lance-pierres. Les vigiles qui actionnaient le canon à eau ont été chassés de l’endroit qu’ils occupaient et ont dû se réfugier à l’étage supérieur. Les vigiles avec des caméras ont été particulièrement harcelés. Quant aux flics, qui devaient faire face aux cocktails molotov et aux feux d’artifice, ils ont déclaré qu’ils étaient en présence de « professionnels de l’émeute ». (...). Les habitants d’Ozarow sont très déterminés, mais, en même temps commencent aussi à être désespérés. Aussi, ,tout signe de solidarité a une très grande importance. Pour l’instant 40 personnes sont déjà inculpés, le plus souvent pour désordre sur la voie publique ou destruction de propriété privée. Parmi les inculpés figurent trois anarchistes. Trois anarchistes ont également été interdits d’accès à Ozarow, mais ils y sont malgré tout venus. Les ouvriers auront très vite besoin du soutien des groupes de l’ABC (Croix Noire Anarchiste, organisation qui lutte pour défendre les victimes de la répression) et nous vous informeront des détails. La lutte continue ! Guerre de classe jusqu’au bout ! Solidarité avec Ozarow !

Selon « Warhead Info Service » (Bialystok) Contact : soja2@poczta.onet.pl

Une camarade polonaise propose une campagne de fax pour protester contre la liquidation de l’usine d’Ozarow. Une filiale existe en France :
Metallexfrance S.A.
43/45, avenue de Clichy
75 017 Paris
Téléphone: 033 1 45 22 27 81
fax: 033 1 43 87 23 81

Comme les ouvriers d’Ozarow demandent aussi des négociations avec le gouvernement polonais, des courriers pourraient aussi être envoyés à l’ambassade :

Son Excellence M.Jan TOMBINSKI
1, rue de Talleyrand, 75343 Paris Cedex 07.
tél. 01 43 17 34 00, fax 01 43 17 35 07
E-mail: info@ambassade.pologne.net

Merci d’informer de toute initiative de solidarité avec les ouvriers d’Ozarow la rédaction de « HOBOCTb » afin que nous puissions transmettre l’info à nos camarades polonais.

HOBOCTb, c/o CESL BP 121 25014 Besançon cedex
E-mail : solidarite@club-russie.net


La fortune de Cupial :

La fermeture de l’usine d’Ozarow entraîne le licenciement de 900 ouvriers. Les représentants de la compagnie Tele-Fonika ont indiqué à la presse que ces licenciements sont nécessaire à cause du peu de demandes sur le marché des câbles et qu’ils permettent de maintenir 4.000 emplois dans les autres sites du groupe (une méthode pourrie typique pour diviser les ouvriers). Ce qui n’est pas dit c’est que Cupial reçoit de Tele-Fonika un salaire d’un demi million de dollars par an. Il est aujourd’hui la sixième fortune de Pologne, avec un 1,7 billions de dollars. Rien qu’en 2001, il a empoché 500 millions de dollars grâce à de juteux intérêts financiers. Il y a quelques années, Cupial n’était « que » la 14ème fortune de Pologne, mais après avoir restructuré une usine à Cracovie (où 700 ouvriers ont perdu leur emploi), ses profits n’ont cessé d’augmenter.


Article de « HOBOCTb » numéro 9 (actuellement en cours de tirage) :

Ozarow : après 210 jours de lutte, l’usine est évacuée, la lutte continue ! Depuis des mois, les ouvriers de l’usine de câbles d’Ozarow (dans les environs de Varsovie) sont en lutte depuis que la direction cherche à liquider l’usine pour transférer la production à Oswieczim (village de Pologne plus connu sous son nom allemand : Auschwitz) où le patron pense trouver une force de travail moins chère. Le 16 novembre, une dizaine de membres de la Fédération Anarchiste et de l’Initiative Ouvrière de Poznan et de Varsovie sont venus passé la nuit dans l’usine afin d’aider les travailleurs à l’occuper. Lors de cette occupation, les camarades, en discutant avec les grévistes, ont appris que les syndicats officiels des usines de Szczecin et de Bydgoszcz, appartenant au même groupe électronique polonais, non seulement ont refusé de soutenir la lutte à Ozarow, mais sont allé jusqu’à écrire des pétitions au gouvernement pour demander que les grévistes soient expulsés de l’usine ! La logique de ces syndicats serait que si c’est l’usine d’Ozarow qui ferme, les emplois seront conservés dans les autres sites. Ironie du sort, il est aujourd’hui question d’un plan de licenciements à l’usine de Szczecin. Les ouvrières avec qui un camarade s’est entretenu refusent de croire que les adhérents de base des syndicats de Szczecin et Bydgoszcz ont réellement approuvé le contenu de ces pétitions. Aussi, il a été décidé d’appeler à des piquets de solidarité à Szczecin, où existe un groupe de l’Initiative Ouvrière, afin de permettre une jonction entre les luttes des deux usines contre les licenciements. Sinon, la police a tenté d’intimider les grévistes en organisant un entraînement anti-terroriste dans le jardin d’enfants situé à côté de l’usine. Des types masqués et armés de fusils courraient dans la cour du jardin d’enfants, au nom d’un soi-disant « test » en cas de menace d’incendie. Ce fut une pression indirecte exercée à l’encontre des travailleurs en grève. Mais, malgré les efforts des autorités et de la police privée, les grévistes ont de nombreux soutiens dans le voisinages (où habitent essentiellement des familles d’ouvriers de l’usine ou d’anciens ouvriers), et à chaque fois que la police privée a tenté de pénétrer dans l’usine, les grévistes ont réussit à mobiliser des centaines de personnes en quelques minutes. Le 26 novembre, à 3 heures 30 du matin, les flics privés essayent une nouvelle fois de chasser les deux cents ouvriers qui passent la nuit dans l’usine. Un ouvrier, blessé, doit être transféré à l’hôpital. Les pompiers volontaires de la ville, appelés par les travailleurs, interviennent et chassent à coup de lance à incendie les miliciens du patronat. Mais, à quatre heures du matin, ce sont les flics d’Etat qui interviennent et parviennent à pénétrer dans l’usine et à faire lever les barrages (le but principal de l’occupation était d’empêcher le patron de transférer les machines et les stocks de l’usine vers les deux autres usines du groupes). Au même moment, des ouvriers bloquent la route Poznan-Varsovie qui passe non loin de l’usine, et les camions qui viennent pour prendre le matériel sont accueillis par des pierres et des briques. De nombreux routiers refusent donc de travailler dans ces conditions, dix grévistes sont arrêtés. Mais, en fin d’après-midi, une partie des machines et des stocks est déjà transférer vers les autres usines du groupe. Les ouvriers de l’usine d’Ozarow en étaient à leur 210ème jour de lutte. Mais la lutte n’est pas finie pour autant. Le 28 novembre, les anciens ouvriers de l’usine, aidés par des habitants du quartiers, des jeunes et des vieux, des femmes et leurs enfants, les supporters de l’équipe de foot, des syndicalistes et des anarchistes de toute la Pologne tentent de forcer les barrages de police afin de réoccuper l’usine. A ce jour, lors des affrontements entre flics et ouvriers, trois militants de F.A. de Poznan ont été arrêtés. D’autres militants ouvriers de toute la Pologne sont attendus pour le week-end des 30 novembre et 1er décembre afin d’aider les travailleurs à reprendre l’usine.

La lutte continue ! A suivre....

Sources : anarchistes polonais


CNT-AIT



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